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dimanche 25 octobre 2015

Lettre d'une inconnue



Auteur : Stefan Zweig
Edition : GF Flammarion
Pages : 43 (sans compter la présentation)
Prix : 4,30 €
Note :    5/5   


Résumé


"C'est à toi seul que je veux parler, raconter tout pour la première fois ; tu connaîtras ma vie entière, qui a toujours été à toi et dont tu n'as jamais rien su" : ainsi s'ouvre la lettre posthume que reçois, le jour de son quarante et unième anniversaire, un romancier viennois, dandy séducteur et volage. A travers cette missive rédigée par une inconnue qui l'a follement aimé et dont il n'a gardé aucun souvenir, une image en creux de sa propre existence lui est soudain offerte, dans toute sa légèreté, sa vacuité, auxquelles s'oppose le tableau effrayent et admirable d'une passion totale.
La Lettre d'une inconnue, parue en 1922, est un pur joyau de la littérature amoureuse. Zweig y campe un autoportrait trouble, et, par personnage de femme interposé, règle des comptes avec le part d'insouciance de lui-même, celle que les tragédies de la Première Guerre mondiale et le spectacle de la souffrance humaine n'avaient pas encore assombrie.


Avis


J'avais découvert ce livre il y a deux ans lorsqu'une amie me l'avait prêté. Il avait été pour moi un véritable coup de cœur qui s'était suivi d'un énorme engouement pour cet auteur. Cette oeuvre avait été pour moi une véritable révélation et je m'étais alors penchée sur d'autres écrits de Stefan Zweig qui m'avaient tout autant conquise. Aujourd'hui j'ai évidemment ce texte dans ma collection et Stefan Zweig fait parti de mes auteurs favoris. Je suis à l'évidence tombée amoureuse de sa plume.
Alors que je regardais dans ma pile à lire ce que je pourrais lire, j'ai eu la soudaine envie de ressortir la Lettre d'une inconnue que je n'avais plus relu depuis. Si je n'ai pas ressenti toutes les vives émotions que j'avais ressenti la première fois, ce n'est pas parce que le livre m'a déçu, c'est parce que je ne découvrais pas l'histoire pour la première fois mais je la relisais. C'est une histoire passionnelle dont on sort totalement bouleversé. Je me souviens encore de l'état dans lequel j'étais après avoir lu ce livre et, rien que pour ça c'est un de mes livres préférés. C'est une des histoires qu'on aimerait relire comme si c'était la première fois. L'écriture est tellement belle et l'histoire magnifique que je n'ai pu m'empêcher de le relire. 
Si l'on trouve quelques lignes au début et à la fin sur l'écrivain à qui s'adresse la lettre, on va lire la lettre tout au long du livre en même temps que celui-ci. On va ainsi découvrir petit à petit la vie de cette "inconnue" et ce qu'elle a vécu. Pour cette femme j'ai ressenti énormément de choses : de l'incompréhension, de la compassion, de la colère, de la peine ou encore de l'admiration. Sa passion l'a amené à offrir sa propre vie à un homme qui ne la méritait même pas. C'est dire à quel point son amour est à la fois effrayant et somptueux. Cet amour l'a porté autant qu'il l'a ravagé et pourtant elle ne lui en porte aucun préjudice. C'est nous, lecteur qui ressentons de la rancœur pour cette pauvre femme. 
Ce livre est extraordinaire et l'histoire est incroyablement triste. Mais cette émotion rend cette oeuvre absolument merveilleuse. J'ai été bouleversée de voir où une si fidèle passion peut conduire et de voir l'extrême dureté que peut atteindre un amour à sens unique.

"Mon enfant est mort hier - pendant trois jours et trois nuits, j'ai lutté pour sauver cette frêle petite vie ; pendant quarante heures, j'ai veillé à son chevet tandis que la grippe secouait de fièvre son pauvre corps brûlant. J'ai rafraîchi son front en feu, j'ai tenu jour et nuit ses petites mains inquiètes. Au troisième soir, j'ai craqué. Mes yeux exténués ne tenaient plus ouverts. Je me suis endormie trois ou quatre heures sur ma chaise, et la mort en a profité pour le prendre."

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