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vendredi 30 octobre 2015

L'homme qui savait la langue des serpents


Auteur : Andrus Kivirähk
Edition : Le Tripode
Pages : 454
Prix : 13,90 €
Note : 4/5


Résumé


Empreint de réalisme magique et d'un souffle inspiré des sagas islandaises, L'homme qui savait la langue des serpents révèle l'humour et l'imagination délirante d'Andrus Kivirähk.
Le roman qui connaît un immense succès depuis sa parution en Estonie, retrace dans une époque médiévale réinventée la vie d'un homme qui, habitant dans la forêt, voit le monde de ses ancêtres disparaître et la modernité l'emporter.


Avis


Non, je ne me suis pas réveillée un matin en me disant : "Manon, aujourd'hui tu découvres la littérature estonienne !". Jusqu'alors, je ne me suis jamais intéressée à l'Estonie et encore moins de plus près à la littérature estonienne. Le fait est que je mangeais tranquillement une galette de sarrasin jambon-fromage en compagnie d'amis sur la place Saint-Michel et que j'eus soudain l'envie d'aller faire un tour chez Gilbert Jeune. Je décidais, bien évidemment, de juste jeter un coup d’œil sans rien acheter. Cette bonne résolution fut mise à mal dès ma sortie des escalators. Alors, comment vous dire que, puisque j'étais déjà damnée j'ai continué ma progression et au détour d'une rangée de livres, je tombais sur L'homme qui savait la langue des serpents
Qu'est-ce qui m'a attiré ? Tout d'abord il y avait un petit avis rédigé main sur un petit carton. Ensuite, je n'avais jamais entendu parler de ce livre alors que l'avis en faisait l'éloge. C'est donc piquée par la curiosité que je m'emparais du livre en feuilletant vite fait les premières pages et en m'arrêtant sur la note du traducteur. C'est là que j'ai vu que l'histoire se déroulait au Moyen-Age et, comme c'est ma période favorite, j'emmenais le livre avec moi. En plus, je trouvais la couverture plutôt pas mal et la quatrième de couverture indiquait qu'il s'agissait du Grand Prix de l'Imaginaire 2014. Aussitôt rentrée, aussitôt entamé.
Je pense que c'est un de ces livres auxquels, à la fin de notre lecture, il faut réfléchir. L'histoire se déroule dans un Moyen-Age fantaisiste où l'on va suivre la vie d'un garçon dénommé Leemet. Il est l'un des derniers enfants de sa génération à vivre dans la forêt et non dans un village.
Comme d'habitude, je ne vais pas vous raconter l'histoire mais plutôt vous dire ce que j'en ai pensé. Tout d'abord, l'auteur a créé un univers imaginaire qui est différent mais en même temps proche du notre. En gros, de nombreux aspects sont différents de ce que pouvait être la vie médiévale et, j'avoue que certains m'ont surpris et m'ont fait rire mais, on reconnaît de nombreuses similitudes. Cependant, ce livre, ce n'est pas qu'un univers fantaisiste. Toutes les fantaisies que l'on trouve sont là pour dénoncer quelques choses ou du moins nous faire réfléchir. Je suis persuadée que plein de choses m'ont échappé mais comme je l'ai dis plus haut, c'est une lecture qui se laisse réfléchir avec le temps. J'ai trouvé plein de questionnements ou de préoccupations actuels dans l'histoire de ce livre. C'est un livre fantaisiste qui se veut philosophique
L'univers est très bien agencé et même si le temps m'a paru parfois long lors de ma lecture, j'ai voulu valoriser ce livre en lui mettant la note de 4 parce que caché derrière les mots, il y a des idées qui m'ont fait et me font encore réfléchir. Je pense d'ailleurs que c'est le genre de réflexion que tout le monde est susceptible de se poser à notre époque. Malgré le fait que l'histoire se déroule au Moyen-Age, je la trouve très actuelle par rapport aux questions qu'elle pose. Oui, elle est actuelle, pas seulement d'aujourd'hui ou de demain mais je pense qu'elle pose des questions qui sont valables pour toutes les époques : que ce soit du passé, du présent ou du futur. Puis-je pour autant qualifier ce récit d'intemporel ? Je ne sais pas mais j'ai l'impression que les notions que l'auteur a voulu mettre en évidence se retrouve partout et à toutes les époques. C'est mon avis et il ne tient qu'à moi c'est pourquoi je finirai par dire que L'homme qui savait la langue des serpents est un récit dans un monde ancien qui finalement n'est pas si ancien.
Après tout, il y a toujours quelqu'un de plus moderne que nous.

" Celui qui est tombé une fois dans une gouffre et s'est écrasé au fond, cela ne devrait pas lui faire grand-chose qu'on le porte encore et toujours au sommet d'une montagne pour le jeter toujours et encore dans le vide."

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